“Les droits de l’homme sous pression” – den Yves Cruchten war “Zu Gast” am “Land”

En 1948, les auteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme avaient proposé une vision radicale pour l’époque : les droits de l’homme sont universels, inaliénables et communs à toutes les régions et cultures du monde.

Tant les fondateurs des Nations unies que les auteurs de la Déclaration étaient conscients du fait que le respect et la défense des droits de l’homme permettent de construire des nations plus durables, de contribuer à la paix globale et constituent un rempart contre la barbarie. Ainsi, tous les États se sont engagés à respecter, protéger et promouvoir les droits de l’homme.

Mais l’universalité qui sous-tend cette vision demeure une promesse non tenue. Aujourd’hui, ces principes, et le système multilatéral qui est censé les garantir, sont sous pression : Coup d’État au Myanmar, répressions contre des manifestants à Hongkong, travail forcé des Ouighours dans la région de Xinjiang, violences envers les enfants en République centrafricaine, l’Affaire Nawalny, la liste des violations des droits de l’homme est longue et ne cesse de croître, aussi en 2021.

C’est pourquoi, il importe plus que jamais de lutter de manière résolue et avec tous les moyens à notre disposition pour le respect des droits de l’homme, tant au sein de l’Union européenne, qui elle-même est confrontée à des défis de taille en la matière, que dans le monde entier.

Et ce combat est exigeant : mise en balance entre unité et diversité, entre affirmation de l’universel et respect des particularités, entre la souveraineté des États et l‘impératif des droits humains. S’y ajoute que les droits de l’homme sont souvent subordonnés aux intérêts sécuritaires et économiques.

Si des pays autoritaires remettent en question, voire bafouent ouvertement et sans gêne, les droits humains et le droit international, il nous incombe à nous tous de mener ce combat. Il s’agit d’une obligation légale, morale et politique qui s’impose à chacun de nous.

Si nous demeurons muets, les victimes des violations souffrent dans l’obscurité, sans espoir ni perspective. C’est ainsi que même une déclaration ou résolution au parlement européen ou à la chambre des députés peut faire une différence car elle rend visible leur souffrance et donne une voix à ceux qui n’en ont plus.

À travers les chaînes de production globales, nos vies sont liées aux destins de personnes dans le monde entier. Notre solidarité doit donc également s’étendre globalement pour assurer que notre confort et notre prospérité ne se fassent pas au détriment de personnes qui sont d’ores et déjà plus démunies.

Pour assurer le respect des droits de l’homme, il nous faut des outils efficaces pour exhorter les pays de s’acquitter de leurs responsabilités. Le Conseil des droits de l’homme, organe de l’ONU, en est un. Nous saluons vivement la candidature du Luxembourg pour un siège audit Conseil, preuve qu’il prend ses responsabilités au niveau international pour faire avancer le système dont il profite.

Certes, le bilan du Luxembourg en matière des droits de l’homme n’est pas parfait. Les démocraties doivent elles aussi constamment se remettre en question et ne ménager aucun effort pour relever les défis.

C’est ainsi que le Luxembourg, si élu, devrait remplir sa mission avec modestie et humilité, mais également avec une détermination sans faille pour mettre en œuvre ses quatre priorités, y compris l’appui aux défenseurs des droits de l’homme et les organisations non-gouvernementales dont le courage doit être profondément admiré.

Yves Cruchten, Député et Président du LSAP

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